• La nouvelle poésie des CM 1 C est signée Victor Hugo.

    Dansez, les petites filles,
    Toutes en rond.
    En vous voyant si gentille,
    Les bois riront.

    Dansez, les petites reines,
    Toutes en rond.
    Les amoureux sous les frênes
    S'embrasseront.

    Dansez, les petites folles,
    Toutes en rond.
    Les bouquins dans les écoles
    Bougonneront.

    Dansez, les petites belles,
    Toutes en rond.
    Les oiseaux avec leurs ailes
    Applaudiront.

    Dansez, les petites fées,
    Toutes en rond.
    Dansez, de bleuets coiffées,
    L'aurore au front.

    Dansez, les petites femmes,
    Toutes en rond.
    Les messieurs diront aux dames
    Ce qu'ils voudront.

     

    Vous pouvez la retrouver en chanson en cliquant sur ce lien :

    La poésie en chanson

     


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  • ... reprise par les CM 1 C également...

     

    Ponctuation 

     

    Ce n'est pas pour me vanter,

    Disait la virgule,

    Mais, sans mon jeu de pendule,

    Les mots, tels des somnambules,

    Ne feraient que se heurter.

     

    - C'est possible, dit le point.

    Mais je règne, moi,

    Et les grandes majuscules

    Se moquent toutes de toi

    Et de ta queue minuscule.

     

    - Ne soyez pas ridicules,

    Dit le point-virgule,

    On vous voit moins que la trace

    De fourmis sur une glace.

    Cessez vos conciliabules.

    Ou, tous deux, je vous remplace !

     

    Vous pouvez écouter l'interprétation de cette poésie par les CM 1 B ici :

     Ponctuation à trois voix, par les CM 1 B

     

    Maurice Carème


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  • SENSATIONS

     Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,

    Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
    Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
    Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

    Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
    Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
    Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
    Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

     

    Arthur RIMBAUD
    1854 - 1891 

     

     

     Ma Bohème

     

    Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
    Mon paletot aussi devenait idéal ;
    J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
    Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

    Mon unique culotte avait un large trou.
    – Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
    Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
    – Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

    Et je les écoutais, assis au bord des routes,
    Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
    De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

    Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
    Comme des lyres, je tirais les élastiques
    De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

     

    Arthur RimbaudCahier de Douai (1870)

     


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